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.::Demain le paradis::.
19 novembre 2007

L'échec cuisant de ma tentative de politisation

Mais j'aurais adoré m'y intéresser comme ils le font. Les autres, ceux de ma promo, ils en ont tout de suite fait leur combat. Même qu'un matin, avant l'AG, ils se sont réunis pour écrire un discours très constructif, dans lequel ils mentionnaient Voltaire, Rousseau, et le reste. C'est l'écrivain de la bande — celui que j'appelle de façon malveillante le pédé — qui l'a lu devant tout le monde, en criant et gesticulant du bras gauche. Moi j'étais là et je ne disais trop rien. J'essayais de faire comme les autres, c'est-à-dire d'applaudir, mais la petite voix au fond de moi rigolait un peu, alors... Mais j'ai fait des efforts, tout de même, ça on ne pourra pas dire le contraire. Peut-être huit heures assise sur le sol du gymnase, à écouter des débats qui tournent en rond, à voir s'essouffler des gens pour qui la lutte est devenue leur vie. Suffit de voir comme il est fier, l'écrivain, quand il circule dans la foule avant le début des AG, comme il connaît du monde et serre des tonnes de mains maintenant qu'il est engagé, maintenant qu'il a sa place à la tribune. Il a basculé de l'autre côté, je suppose. Et moi, je reste de celui des indécis, des non politisés, de ceux qui sont contents d'avoir quelques jours de repos mais qui s'inquiètent vaguement de l'après.

Non, vraiment, c'était trop difficile. Peut-être que je ne suis pas faite pour la politique. D'ailleurs, à bien y réfléchir, je m'étais déjà fait cette pertinente remarque.
J'avais 13 ans, et ne fus pas élue déléguée de classe.

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Commentaires
D
Belle réflexion, y'a pas que les grandes gueules qui ont quelque chose à dire. Et si on écoutait ceux qui se taisent ?
.::Demain le paradis::.
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