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.::Demain le paradis::.
11 novembre 2010

Vocation

Impossible de me rappeler la première fois où j'ai annoncé que je souhaitais devenir enseignante. A bien y réfléchir, je crois que j'ai toujours grandi avec l'idée que je voulais être maîtresse, que ça m'a toujours paru évident et sans alternative possible. Rien de très original à cela, j'en conviens : la plupart des petites filles qui ne veulent être ni infirmière ni fée veulent devenir maîtresse d'école. Arrivée au lycée, savoir ce que je voulais faire dans la vie avait l'avantage de m'épargner quelques rendez-vous avec la conseillère d'orientation dont je craignais les tests de personnalité, ces derniers ayant révélé à ma meilleure amie qu'elle avait un fort potentiel pour évoluer dans l'univers de la banque. Voilà comment de fil en aiguille, d'année en année, j'ai avancé avec dans un coin de ma tête l'idée que j'allais devenir enseignante. Une fois ma licence terminée, c'est tout naturellement que j'ai postulé pour une place en IUFM, que j'ai suivi l'année de préparation au concours très sérieusement, comme quelqu'un qui veut absolument réussir dans ce domaine.

Mais au fait, maintenant que j'y pense : pourquoi voulais-je devenir enseignante ? Sans mentir, jamais je ne me suis posé la question avant d'être admise au concours. Oui, mes parents étaient tous les deux enseignants. Oui, j'ai grandi dans une école, mon enfance étant rythmée par les sonneries annonçant les récréations. Je maniais à peine le crayon à papier que déjà j'empruntais à mon père son stylo rouge pour l'aider à corriger les cahiers de ses élèves. (Rassurez-vous, il ne me laissait que corriger des lignes d'écriture, et mon rôle consistait à faire une marque chaque fois qu'une lettre n'était pas bien formée ; soit dit en passant, moi qui savais à peine écrire, j'étais d'une intransigeance sans borne !) Parfois, le week-end, il me prêtait sa classe, et je refaisais devant des élèves imaginaires les leçons que j'avais moi-même apprises la veille. Parce que c'était ce que mes parents faisaient et qu'il était naturel que j'en fasse autant.
Tout comme il était naturel, la semaine dernière, que j'entre en classe devant ces vingt-six élèves de CM2, que je leur fasse classe, que je passe dans les rangs répondre à leurs questions, que je plaisante avec eux mais qu'aussi je les menace de sévir lorsqu'ils bavardaient trop, que je surveille la cour de récréation, que je corrige des piles de cahiers.

Et peut-être que c'est parce que je ne me suis jamais posé la question de savoir si ce métier était fait pour moi que je peux affirmer, aujourd'hui, qu'il l'est. Cela ne suffira pas à ce que je devienne une bonne enseignante, j'en ai conscience. Mais aimer ce que je fais, savoir que je n'aurais rien pu faire d'autre qui me procure autant de plaisir, c'est déjà une étape.

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Commentaires
M
"...devant des élèves imaginaires" ==> Hey, mais j'etais la moi!Sympa!<br /> (meme qu'on avait tendance a laisser des petits mots sur le tableau de papa qu'il ne trouvait que le lendemain matin qd il entrait en classe avec ses eleves.."Maaaaaaitre, c'est quoi au tableau?" Hi, hi! C'etait rigolo! ;-))
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